« Vous avez peut-être remarqué, ou plutôt n’avez pas remarqué, la présence d’un éléphant dans la pièce. Et pas d’importe quel éléphant. Une bête gigantesque, dangereusement accessible, séduisante et sournoise, aux multiples facettes, et totalement hypnotisante. Nous parlons bien sûr des écrans dans nos vies (..) qui sont partout où vous regardez. Ils sont aussi partout où votre enfant regarde – même si vous vous abstenez de lui donner vous-même ces tentants petits objets. » Pamela Paul et Maria Russo, autrices et éditrices du NY times Book Review
Et chez vous, il est gros comment l’elephant dans votre salon ?
Depuis son livre « la fabrique du crétin digital », Michel Desmurget dénonce l’impact négatif des écrans sur nos enfants. Certes, cela n’est pas nouveau. Tout un chacun est confronté à ces écrans qui envahissent nos modes de vie et est bien conscient des effets néfastes du numérique sur la constructions du cerveau de nos enfants. Mais comment faire ?
Dans son dernier livre, M. Desmurget soutient l’idée que la lecture est LA solution pour aider nos enfants à lever les yeux des écrans. Or, pour lire, il faut avoir appris à lire. Cet apprentissage de la lecture commence très tôt. Il se fait certes à l’école mais pas seulement. En effet, l’école donne le décodage pour pouvoir lire mais l’entrainement a lieu dans l’enceinte familiale. Et sans cet entrainement, il n’y a pas d’apprentissage de la lecture possible. Pour créer un lecteur, il faut des années d’entrainement patient et assidu.
M. Desmurget remarque également que nous, parents, admettons l’apport essentiel de la lecture partagée. Et malgré tout, une petite majorité de jeunes enfants est exposée à cette activité, les filles étant plus exposées que les garçons. Et avec l’entrée à l’école, un fort désengagement familial apparaît car la plupart des parents pensent que les enfants doivent s’adonner seuls à cette activité. De plus, aujourd’hui, dans la majorité des foyers, plus que les livres se sont désormais les écrans récréatifs qui colonisent et accaparent le temps libre des bambins. Or, la place occupée par la lecture dans l’enfance pèse lourdement à l’age adulte.
D’autre part, l’apprentissage de la lecture ne peut s’apprendre qu’en prenant plaisir à lire. Et c’est bien là toute la difficulté. Sans plaisir, aucun apprentissage de la lecture ne peut avoir lieu.
Les apprentissages ludiques autorisées dans le cadre familial offrent au développement du langage un support non seulement complémentaire, mais aussi, bien plus large que celui de l’école.
Plus on parle aux enfants et plus on leur lit d’histoires, plus leur vocabulaire se densifie, plus leur conscience phonologique se développe, et plus facilement, ils apprennent à lire.
Et les familles qui associent lecture partagée et jeux phonologiques offrent à leur descendance les meilleures perspectives d’apprentissage.
Les 3 piliers de la lecture sont la connaissance de l’écrit, des lettres et des sons. Donc, l’auteur recommande de parler, jouer avec les mots, les syllabes, les lettres, les sons, afin de fertiliser le cerveau des enfants et de constituer ainsi un investissement rentable pour leur avenir scolaire.
Des articles à suivre : le potentiel unique du livre : ses bénéfices multiples et durables, quelques jeux simples à mettre en place avec vos enfants pour les aider à prendre plaisir à lire…
Source : « Faites les lire ! » Michel Desmurget – Les éditions Points – Octobre 2024