Une définition de la confiance en soi

La définition de la confiance en soi pourrait se résumer ainsi : « Je fais de mon mieux et puis je vais voir ce qui se passera et j’apprendrais ». Elle est liée à une double évaluation : l’évaluation de la situation et celle de nos capacités à faire face à la situation. La connaissance de soi va permettre d’améliorer la confiance que l’on se porte. Avoir une bonne confiance en soi, c’est oser et avoir une tolérance à l’échec.

« La confiance est la capacité enfantine d’aller vers ce que l’on ne connaît pas » C. Bobin

Un adulte est anxieux car il est lucide contrairement à l’enfant qui va se lancer pour la première fois sur son vélo. Avoir confiance en soi, c’est en quelque sorte garder son cœur d’enfant dans son esprit d’adulte. Et comme l’enfant qui apprend à marcher ou à faire du vélo, on ne nait pas confiant, on le devient par l’apprentissage. C’est une (re)conquête, patiente et difficile qui commence dès le plus jeune âge et qui peut se faire à tout âge.

La confiance en soi s’appuie sur trois ressorts : la confiance en l’autre / la confiance en ses capacités et la confiance en la vie.

 

La confiance relationnelle

La confiance vient d’abord des autres. Un nouveau né est fragile et il survit parce qu’il est pris en charge par un autre humain. Freud parle de détresse infantile. Boris Cyrulnik parle d’interactions précoces. La sécurité intérieure issue de nos attachements initiaux est essentielle pour faire de nous des adultes confiants.

Il existe une différence entre la confiance en soi et l’estime de soi : en effet, l’estime de soi renvoie au jugement que nous portons sur notre valeur. C’est la vision que l’on a de nous, comment l’on se traite. C’est un rapport global à l’ensemble de ce que l’on est en tant qu’individu. Quant à la confiance en soi, elle engage notre capacité à passer à l’action malgré les doutes, à nous risquer dans un monde complexe. La confiance en soi est en quelque sorte plus ciblé sur des domaines spécifiques. Les deux sont très liés.

 

Un environnement sécure dès la petite enfance

Les premières années sont donc décisives pour avoir confiance en soi. J. Bowlby, médecin britannique, a déterminé 4 type d’attachements dont l’attachement sécure et c’est bien celui-ci qui va être déterminant pour construire la confiance en soi. L’attachement sécure s’établit dans la relation avec un parent empathique, affectueux, valorisant, encourageant. Ce parent peut mettre un cadre avec bienveillance, réconforter, respecter l’autonomie de l’enfant. Il va être à l’écoute des émotions, des besoins de son enfant, grâce à une bonne régulation de ses propres émotions. L’enfant, se sentant en sécurité et apaisé, sera capable ainsi d’explorer son environnement tout en sachant qu’il peut revenir vers son parent en cas de détresse. L’enfant ainsi valorisé, sera capable de se valoriser plus tard et développera de la bienveillance vis à vis de lui-même et des autres, tout en sachant faire face à des conflits. Il pourra réguler ses propres émotions en ayant recours à ses ressources internes et externes.

 

Et plus tard, des relations d’amitié bienveillante

Plus tard, l’amitié et l’attention bienveillante de notre environnement (enseignant, professeur de tennis, maître d’arts martiaux) vont faire parti des éléments qui vont nous aider à avoir confiance. Comme le définit Aristote, un ami est quelqu’un qui nous rend meilleurs. Nous nous sentons bien à son contact et nous progressons, devenons plus intelligents ou plus sensible et nous ouvrons à des dimensions du monde ou de nous même que nous ne connaissions pas. La relation d’amitié est l’occasion de notre développement.

Sensibles à l’attention et à la bienveillance d’un autre, accompagnés par quelqu’un qui nous veut du bien, nous retrouvons notre vérité d’êtres relationnels.

La relation de confiance est primordiale. On le sait bien dans la parentalité. Et comme le disait, Maria Montessori, médecin et pédagogue : « N’aidez jamais un enfant à faire une tâche qu’il se sent capable d’accomplir ».

Et c’est un processus que tout parent, maître, professeur, tout ami au sens d’Aristote doit avoir en tête : d’abord mettre en confiance (sécuriser), ensuite faire confiance (insécuriser un peu). Les deux dimensions se mêlent dans le regard que les autres portent sur nous : découvrant la confiance dans leurs yeux, nous nous sentons plus forts.

Notre confiance se déploie avant tout dans la qualité des liens que nous tissons avec les autres.

Anne Dufourmantelle, psychanalyste et philosophe, affirmait que « le manque de confiance en soi n’existe pas ». Pour elle, l’anxiété de ses patients était avant tout un manque de confiance en les autres, la conséquence désastreuse d’une enfance amputée de cette si précieuse sécurité intérieure.

La confiance en soi commence donc dans la relation, c’est avant tout une histoire d’amitié et d’amour.

Fort heureusement, nous pouvons à tout âge nouer des relations qui nous donnent confiance. Si nous n’avons pas eu la chance d’être des enfants suffisamment sécurisés par notre environnement affectif, il est possible de nouer en grandissant des relations qui nous donnent confiance. Pour cela, bien se connaître pour être conscient de ce manque et de la nécessité de la compenser est primordial.

 

Et avec la psychothérapie

Parlez à un thérapeute peut aider à (re)tisser ce lien d’attachement qui a cruellement manqué pendant l’enfance et à avancer dans la connaissance de soi pour reprendre confiance en soi.

A suivre dans un prochain article, les deux autres ressorts de la confiance en soi : la confiance en ses capacités et la confiance en la vie.

Sources :

Conférence « le rendez-vous de la confiance en soi » – Christophe André et Frédéric Lenoir – Mentorshow (octobre 2025)

La confiance en soi – Charles Pépin

La théorie de l’attachement – J. Bowlby

Puissance de la douceur – Anne Dufourmantelle